Une page se tourne : après 20 ans de bons et loyaux services, le couple mythique fondateur du Festival de Biarritz fait valoir ses droits à la retraite de l’organisation ! Destin étonnant pour ces scrabbleurs béarnais (du club de Pau), venus chasser sur les terres basques pour y implanter un festival qui n’aura eu de cesse en 20 ans de se bonifier pour trouver toute sa place dans le calendrier annuel des grands tournois.

Noëlle d’abord, honneur aux dames, rend donc son tablier, celui de la maîtresse de maison, de cérémonie, officiant invariablement à la table d’accueil, toujours en compagnie de sa fidèle assesseuse Bernadette Présidente du Comité. Noëlle a su pendant toutes ces années incarner la gentillesse, la discrétion, l’efficacité, affrontant dignement le flot des vagues de joueurs, avec un mot bienveillant pour chacun, l’orientant avec calme et douceur dans la recherche de salles ou d’horaires des différentes parties de la semaine. Elle était également préposée à la mission essentielle de remise des lots et dotations, pour que chacun reparte dans sa région avec un souvenir ému du Pays Basque.

Thierry ensuite rend donc aussi son tablier, pour ne pas dire plus exactement son sablier, puisqu’il avait entre autres l’implacable tâche de faire respecter à la minute près les horaires des parties : tant pis pour ceux qui restaient hypnotisés au dehors par le spectacle des vagues de la grande plage ou qui s’attardaient au café devant leur gâteau basque… Thierry c’était le grand chef de l’organisation, déambulant dans les travées, un œil sur tout, armé de son légendaire talkie walkie, s’assurant que l’ensemble des salles étaient prêtes avant de donner le feu vert au tireur de la partie. Il y’avait bien sûr parfois quelques gags à gérer, comme cette année où il a fallu rejouer le premier coup d’une partie car une salle à l’étage attendait sagement et n’avait pas compris que la partie était commencée, et pour cause puisque… sono éteinte ! Mais franchement, moi qui n’ai pas raté une seule édition du festival en 20 ans, ce genre d’incident était peccadille et sa réputation s’est construite notamment sur la rigueur et le sérieux à toute épreuve de l’organisation. Une autre anecdote historique qui me reste de Thierry à Biarritz, même si ce n’était pas à l’occasion du Festival annuel mais du Championnat de France en 2004, c’est lorsqu’il annonce avec sa voix de stentor les 3 premières lettres du premier tirage de la première partie : Egypte E, Tunisie T, Algérie A… Un grand moment de triomphe pour l’explosif Thierry !

L’image de ce duo très complémentaire, sachant s’être entouré au fil du temps d’une équipe fidèle et efficace, se cristallisait à merveille sur le podium au moment des récompenses, dans leur tenue régionale magnifique : Thierry tout en blanc serré d’une ceinture rouge et coiffé du béret, et Noëlle impeccable dans sa tenue traditionnelle basque.

Pour toutes ces belles années passées en votre compagnie, pour tout le plaisir que nous apportait (et nous apportera encore !) ce Festival de Biarritz que l’on attend impatiemment toute l’année pour mieux le déguster pendant 9 jours, mille mercis à Noëlle et Thierry !